Sting et l'orchestre philharmonique de Slovénie enchantent les arènes de Nîmes...
Le chanteur britannique Sting, accompagné de l'orchestre philharmonique de Slovénie, a enchanté samedi soir les arènes de Nîmes pendant 1H45 en interprétant des titres de Police et de ses albums solo revisités avec des arrangements riches en cordes avant un final grandiose.
C'est avec 'Every Little Thing She Does is Magic', que l'ancien meneur de Police, vêtu d'un jean slim noir et d'un tee-shirt taupe, a débuté la soirée. Derrière lui, Sarah Hicks, la jeune chef d'orchestre américaine, perchée sur des talons aiguilles et vêtue d'un legging et d'un bustier noirs, a dépoussiéré la fonction et la queue de pie traditionnellement associée. Du bout de sa baguette, elle lance la vingtaine de violons qu'elle dirige.
Dès la deuxième chanson, l''Englishman in New York' du fringant Britannique chauffe l'ambiance et fait chanter les arènes.
Surprise ensuite avec une interprétation tout en rondeur du 'Roxanne' de Police adouci par le chant des violons et des flûtes. L'homme aux 16 Grammy Awards joue sur une petite guitare acoustique qu'il tient très haut serrée contre sa poitrine. La scène rougit de plaisir.
Après 'When we Dance', vient alors 'Russians' à l'intro magistrale: cuivres et cordes se répondent et gagnent en ampleur avec l'intervention des percussions qui déploient toute la puissance musicale de l'orchestre.
''Quand j'étais un enfant, mon père m'a dit 'quand tu quittes l'école, tu prends la mer'. Cette chanson est pour mon père'', glisse, en français, l'artiste, de son vrai nom Gordon Matthew Thomas Sumner, pour annoncer 'Why Should I Cry For You?', d'une sombre beauté.
Après 'Fields of Gold', le chanteur joue 'Next to You', le premier morceau de la soirée avec des arrangements rock, chaleureusement accueilli.
Puis vient 'This Cowboy Song' à l'atmosphère celtique.
''La prochaine chanson parle d'un vampire'', lance-t-il en revêtant une gabardine noire aux emmanchures rouge: 'Moon Over Bourbon Street' débute par un solo de violon et prend des allures d'opéra rock dans sa manière de raconter une histoire ou son aptitude à agrémenter un film à suspens. Les spectateurs jubilent et tapent des pieds.
'King of Pain' est le deuxième morceau joué très rock et il n'en faudra pas plus pour faire lever la fosse qui avait été aménagée pour l'occasion en places assises.
La main nonchalamment posée sur le bras de son micro, Sting entame alors un final grandiose: 'Every Breath You Take' est accompagné d'un jeu de lumière ensorcelant qui balaye la fosse et les tribunes dans des motifs rappelant les moucharabiehs orientaux. Pour son premier rappel, il livre l'envoûtant 'Desert Rose', interprété à l'origine avec Cheb Mami, et ose quelques déhanchés orientaux.
'She's Too Good For Me' et 'Fragile' font durer le plaisir avant un ultime rappel lors duquel le chanteur joue, seul, à la guitare sèche 'Message in a Bottle', comme pour rappeler que sa voix et son talent suffisent à réjouir ses fans.
Avec 'Symphonicity', Sting marque le mariage réussi de la musique symphonique au son rock. Un bien joli mélange.
(c) 2011 AFP
Sting enchante les arènes...
A l’automne 1983, avec son groupe The Police, il avait ouvert la voie au grand concert programmé aux arènes de Nîmes. Les témoins en parlent comme d’une soirée mythique. Il y est revenu depuis, mais sans ses compères. Cette fois, et pour la dernière affiche de juillet, Sting a à nouveau franchi la porte du toril, accompagné d’une armada de musiciens.
Prolongement à l’album enregistré au côté du Royal Philharmonic Concert Orchestra, revisitant, avec arrangements soignés et des couleurs harmoniques déployées, les titres qui forment la charpente de son répertoire de toujours.
Hier soir, et devant les quelque huit mille spectateurs venus dans l’amphithéâtre voir, ou revoir, cette légende de la scène (et de l’écran), c’est à Yael Naim que Sting a laissé le soin d’ouvrir la soirée. A la clarté du jour encore, mais dans un contexte climatique plus proche d’une feria des Vendanges que d’une nuit de plein été, la chanteuse égrena ses succès les plus significatifs, mais sans aimanter toutefois l’attention.
A la nuit (à peine) venue, ''ils'' arrivèrent enfin. Ils? Sting à la tête de son spectaculaire équipage d’instrumentistes. D’abord, les premières notes pour que tout ce beau monde s’accorde et ensuite, lumière sur l’orchestre et le chanteur. La symphonie en plusieurs mouvements pouvait commencer.
Avec des envolées de cordes ou des phrases aussi douces que celles de 'Roxanne'. Dans cette partition développée tout au long du concert, la panoplie des effets sonores a été effeuillée. Des percussions qui tonnent, des cuivres martiaux, des rythmes orientaux ou celtes, des solos qui disent leur plainte, un violoncelle qui confie sa peine. Et Sting, à la proue de son navire, avec simplicité, tendresse ou énergie, qui avance sa superbe et sa classe.
(c) Midi Libre by Roland Massabuau